NATION

Gén./Éduc. cult./Pol./Soc. Ensemble d’individus partageant une communauté d’origine, d’histoire, de culture, de tradition, et parfois de langue, la conscience de son unité et la volonté de vivre en commun. V acculturation. VA intégration, O, P et Q.

A. Système politique. Une nation peut constituer ou avoir déjà constitué un système politique autonome établi sur un territoire défini, personnifié par une autorité souveraine.

B. Nation/ethnie. L’ethnie comporte la double dimension de la spécificité culturelle et de la communauté historique. Le « noyau dur » de l’ethnie réside dans le complexe de « mythes, souvenirs, valeurs et symboles », ou système « mythico-symbolique », dont l’existence et les formes rendent compte de la permanence de certaines ethnies dans l’histoire. Par rapport à la réalité ethnique, la nation constitue une forme politique récente, qui a utilisé l’existence des liens ethniques pour construire, à partir d’eux, des unités politiques sur un territoire. La dimension territoriale distingue les nations des catégories ou des communautés ethniques. Chaque nation se caractérise par l’inégal degré de congruence entre la ou les ethnies, à partir desquelles elle a été créée, et les frontières de l’État __ SCHNAPPER, D. (1991). VA ethnie, C.

C. Nation/peuple. Le terme peuple se réfère à la communauté d’une culture. Une nation, en plus de sous-entendre un ensemble de valeurs et un mode de vie commun, c’est-à-dire partager une culture, se doit d’occuper depuis un certain temps un territoire donné (à quelques exceptions près), avoir une perception généralement semblable de son passé, mais surtout être capable de traduire ses aspirations au plan politique __ BALTHAZAR, L. (1986).

D. Deux idées de la nation. Il existe deux conceptions fondamentales de la nation. La nation « à l’allemande » est tributaire d’une idée selon laquelle l’individu est essentiellement conditionné, sinon déterminé, par son appartenance à un groupe défini en termes de race ou de culture. La nation « à la française » insiste sur la liberté et la volonté de chacun de maîtriser son destin, à la limite, d’adapter les us et les coutumes d’un nouveau pays, pour en devenir citoyen __ SCHNAPPER, D. (1991). V politique d’immigration.

E. Nation/État/États-Nations. Dans les sociétés modernes, le principal problème que soulève l’idée de Nation est celui de ses rapports avec l’État, autorité souveraine s’exerçant sur l’ensemble national, sur un territoire. L’exercice de cette autorité conduit souvent à la création d’États-Nations, qui peuvent même se regrouper, comme dans la communauté européenne.

F. Nation/éducation (Fr.). L’idée nationale est née en France au Moyen âge : la monarchie a mené pendant des siècles le projet national. Mais les Républicains, à leur arrivée au pouvoir dans les années 1880, ont créé en toute conscience des institutions chargées de construire la nation moderne. Ils ont confié à l’école la tâche d’éduquer les enfants dans le patriotisme (...). Le système d’enseignement français s’était donné pour fonction, dans les années 1880, de réunir des populations diverses par leurs origines régionales et nationales, autour d’une langue et d’une culture communes; d’où son caractère centralisé et autoritaire. Il continue à être plus efficace pour acculturer les enfants d’origine étrangère, qui y obtiennent les mêmes résultats que les autres, qu’un système décentralisé et peu autoritaire comme celui de la Grande-Bretagne, par exemple, qui supposait que les enfants bénéficient d’une forte socialisation familiale. L’efficacité actuelle du système d’enseignement, en ce qui concerne l’acculturation des enfants de migrants, n’est pas inférieure à ce qu’elle fut dans le passé. La France tire parti à cet égard de sa tradition de pays d’immigration __ SCHNAPPER, D. (1991).

G. CN : Décennie des * Unies pour l’alphabétisation.

H. CN __ national,e,s : Année inter* de l’alphabétisation; campagne * d’alphabétisation; école * professionnelle; Journée inter* de l’alphabétisation; minorité *; normes *; système éducationnel *.

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