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N

NANO

Gén. Préfixe d’origine grecque signifiant 10-9. Un temps d’accès à une mémoire de l’ordre de la nanoseconde (0,000 000 001 s).

Abrév. : n.


NANOSYSTÈME

1. Gén./App. syst./Écol. scol./Éduc./Soc. Sous-ensemble d’un microsystème. Sous-système élémentaire de très petites dimensions par rapport à son principal système d’appartenance. Ex. : une situation pédagogique; un élève. $$\epsilon$$ microsystème. RN système, U.

2. Cur. Système de premier niveau qui concerne le processus d’apprentissage ou sa résultante.

Étym. Nano : du grec nanos, nain. Devant une unité de mesure, il signifie un milliardième : un nanomètre, une nanoseconde. Autrement, il a le sens d’extrêmement petit : nanocéphale (dont la tête est extrêmement petite), nanomèle (personne qui a un ou plusieurs membres extrêmement petits).


NARCISSISME

Psychia. Amour excessif de soi-même rendant impossible une reconnaissance de l’existence de l’autre. Syn. centration sur soi-même. TA introversion.

A. Origine. Terme tiré du nom du héros mythologique NARCISSE qui se noya dans une fontaine en s’y contemplant et fut changé en la fleur du même nom.

B. Psychia. Le narcissisme, concept central en psychanalyse, est un état de la libido qui fait de l’individu un amoureux de lui-même. D’abord primaire chez le petit enfant, qui se découvre comme objet d’amour lors du stade du miroir, le narcissisme devient secondaire lorsque la libido se dirige ultérieurement vers des objets sans que celui-ci ne parvienne jamais à remplacer l’auto-investissement initial. Le narcissisme se pose donc comme une donnée structurale du moi et non comme un stade à franchir.

C. Éduc. En éducation, le narcissisme est souvent confondu avec l’égoïsme. Il est sanctionné moralement, ce qui manifeste une incompréhension du terme. Par ailleurs, l’atténuation du narcissisme par l’établissement de la relation avec l’Autre est une tâche fondamentale de l’éducation.


NARRATAIRE

1. Ling. Partenaire du narrateur, c’est-à-dire celui qui questionne, conférant une trame à l’entretien. V narrateur, 2.

2. Sémio. Destinataire situé explicitement dans le discours __ GENETTE, G. (1966). Ant. énonciataire.narrateur, 3.

Fonction. Le narrataire n’est pas un simple auditeur, mais plutôt un collaborateur qui oriente le débat, suscite les thèmes en véritable coauteur du récit __ POIRIER, J. et al. (1983).


NARRATEUR,TRICE

1. Gén. Celui qui parle, qui véhicule l’information et dont on enregistre le récit.

2. Ens. lang./Litt. Personne par laquelle l’auteur présente un récit. V point de vue.

3. Ling. Locuteur imaginaire que l’on peut reconstituer à l’aide des éléments verbaux qui s’y rapportent. V narrataire, 1.

4. Sémio. Destinateur situé explicitement dans le discours __ GENETTE, G. (1966). Ant. énonciateur. narrataire, 2. VA B.

A. Vision ou point de vue. La vision réfère « au rapport entre le narrateur et l’univers représenté » __ DUCROT, O. et TODOROV, T. (1972). La notion de vision est liée à celle de personne, car celle-ci active les relations qui se créent entre « les protagonistes de l’acte discursif (je et tu) et l’énoncé lui-même (il ou elle) ».

B. Auteur implicite. L’existence d’un auteur implicite apparaît lorsque le narrateur est représenté dans le texte. C’est lui qui écrit, qui organise le texte. Il a son rôle propre et ne doit pas être confondu avec l’auteur lui-même. Si toutefois personne ne s’interpose entre cet auteur présumé et l’univers représenté, alors l’auteur implicite et le narrateur se confondent.

C. Type. Si l’auteur choisit d’être présent dans le récit, il deviendra lui-même le narrateur et utilisera le premier pronom personnel. Mais s’il choisit d’être absent, il fera parler un de ses personnages qui deviendra le narrateur. Dans ce cas, le personnage-narrateur peut parler de soi-même, en utilisant le premier pronom personnel, ou d’un autre thème, en utilisant le troisième pronom personnel. Il peut aussi, lui-même, faire parler une autre personne comme narrateur du récit. Toutefois, l’auteur peut toujours recourir à un narrateur omniscient en utilisant le troisième pronom personnel (ex. : Il était une fois un jeune prince...).


NARRATION

1. Ens. lang. Acte de production d’un discours; exercice scolaire de composition textuelle dont le ressort est essentiellement constitué par l’usage des circonstances entourant un fait réel ou fictif et dont le procédé littéraire privilégié serait l’hypothèse, c’est-à-dire la supposition __ SUBERVILLE, J. (1967). V discours narratif.

2. Litt. Représentation écrite d’actions et d’événements __ GENETTE, G. (1966) V description. VA récit, C. $$\epsilon$$ genre littéraire.

CN __ narratif : discours *; univers *.


NARRATOLOGIE

1. Ens. lang./Litt. Terme proposé par Tzvetan Todorov (1969) pour désigner la « science du récit » conçue comme un domaine particulier de la sémiotique textuelle.

2. Sémio. Branche de la science générale des signes qui s’efforce (...) d’analyser le mode d’organisation interne de certains types de discours __ ADAM, J.-M. (1984).


NASAL,E

adj. ou n.f.

Ens. lang./Ling. Caractéristique d’un son ou d’un phonème de la langue désignant qu’une partie de l’air vibrant de la parole passe par les fosses nasales.

Les nasales françaises. Les voyelles nasales du français sont : /ɛ̃/ (in), /ã/ (an), /ɔ̃/ (on), et en plus, au Québec /œ̃/ (un); les consonnes nasales sont : /m, n, ɲ/.


NATION

Gén./Éduc. cult./Pol./Soc. Ensemble d’individus partageant une communauté d’origine, d’histoire, de culture, de tradition, et parfois de langue, la conscience de son unité et la volonté de vivre en commun. V acculturation. VA intégration, O, P et Q.

A. Système politique. Une nation peut constituer ou avoir déjà constitué un système politique autonome établi sur un territoire défini, personnifié par une autorité souveraine.

B. Nation/ethnie. L’ethnie comporte la double dimension de la spécificité culturelle et de la communauté historique. Le « noyau dur » de l’ethnie réside dans le complexe de « mythes, souvenirs, valeurs et symboles », ou système « mythico-symbolique », dont l’existence et les formes rendent compte de la permanence de certaines ethnies dans l’histoire. Par rapport à la réalité ethnique, la nation constitue une forme politique récente, qui a utilisé l’existence des liens ethniques pour construire, à partir d’eux, des unités politiques sur un territoire. La dimension territoriale distingue les nations des catégories ou des communautés ethniques. Chaque nation se caractérise par l’inégal degré de congruence entre la ou les ethnies, à partir desquelles elle a été créée, et les frontières de l’État __ SCHNAPPER, D. (1991). VA ethnie, C.

C. Nation/peuple. Le terme peuple se réfère à la communauté d’une culture. Une nation, en plus de sous-entendre un ensemble de valeurs et un mode de vie commun, c’est-à-dire partager une culture, se doit d’occuper depuis un certain temps un territoire donné (à quelques exceptions près), avoir une perception généralement semblable de son passé, mais surtout être capable de traduire ses aspirations au plan politique __ BALTHAZAR, L. (1986).

D. Deux idées de la nation. Il existe deux conceptions fondamentales de la nation. La nation « à l’allemande » est tributaire d’une idée selon laquelle l’individu est essentiellement conditionné, sinon déterminé, par son appartenance à un groupe défini en termes de race ou de culture. La nation « à la française » insiste sur la liberté et la volonté de chacun de maîtriser son destin, à la limite, d’adapter les us et les coutumes d’un nouveau pays, pour en devenir citoyen __ SCHNAPPER, D. (1991). V politique d’immigration.

E. Nation/État/États-Nations. Dans les sociétés modernes, le principal problème que soulève l’idée de Nation est celui de ses rapports avec l’État, autorité souveraine s’exerçant sur l’ensemble national, sur un territoire. L’exercice de cette autorité conduit souvent à la création d’États-Nations, qui peuvent même se regrouper, comme dans la communauté européenne.

F. Nation/éducation (Fr.). L’idée nationale est née en France au Moyen âge : la monarchie a mené pendant des siècles le projet national. Mais les Républicains, à leur arrivée au pouvoir dans les années 1880, ont créé en toute conscience des institutions chargées de construire la nation moderne. Ils ont confié à l’école la tâche d’éduquer les enfants dans le patriotisme (...). Le système d’enseignement français s’était donné pour fonction, dans les années 1880, de réunir des populations diverses par leurs origines régionales et nationales, autour d’une langue et d’une culture communes; d’où son caractère centralisé et autoritaire. Il continue à être plus efficace pour acculturer les enfants d’origine étrangère, qui y obtiennent les mêmes résultats que les autres, qu’un système décentralisé et peu autoritaire comme celui de la Grande-Bretagne, par exemple, qui supposait que les enfants bénéficient d’une forte socialisation familiale. L’efficacité actuelle du système d’enseignement, en ce qui concerne l’acculturation des enfants de migrants, n’est pas inférieure à ce qu’elle fut dans le passé. La France tire parti à cet égard de sa tradition de pays d’immigration __ SCHNAPPER, D. (1991).

G. CN : Décennie des * Unies pour l’alphabétisation.

H. CN __ national,e,s : Année inter* de l’alphabétisation; campagne * d’alphabétisation; école * professionnelle; Journée inter* de l’alphabétisation; minorité *; normes *; système éducationnel *.


NATURALISME

1. Gén. Caractère essentiel qui est conforme à la dynamique et aux propriétés de l’univers réel.

2. Art. École littéraire (fin XIXe s. - début XXe s.) qui visait à dépeindre la réalité sous tous ses aspects, même les moins attirants, d’une manière objective, en utilisant la méthode dite expérimentale empruntée aux sciences de la nature. Syn. réalisme. VA D.

3. Art. Dans les Beaux-Arts, conception qui prône le respect intégral, la reproduction exacte de la Nature et qui s’oppose à toute interprétation, à tout artifice ajouté. Ant. idéalisme; symbolisme.

4. Éduc. Pratiques et théories de l’éducation inspirées des lois et des caractéristiques de la Nature. Le naturalisme de John LOCKE et de Jean-Jacques ROUSSEAU. VA A, D, E et F; approches didactiques en langues, D; paradigme symbiosynergique.

5. Épist./Phi. Doctrine qui considère la Nature comme le fondement premier de toute réalité. Ant. spiritualisme. VA A; positivisme, G; réalisme critique, D; paradigme symbiosynergique, B. TA rationalisme; scientisme.

6. Esth. Doctrine selon laquelle l’art a pour but de représenter la nature d’une façon réaliste et qui partant, condamne tout à la fois son idéalisation et son abstraction. VA D. TA réalisme.

7. Méd. Théorie médicale qui prétend que la Nature serait la principale, voire la seule, origine curative des maladies.

8. Mor. (Gén.). Doctrine selon laquelle la vie morale s’assimile ultimement à la vie biologique, de sorte que la nature la génère et fournit le principe de son explication. VA C.

9. Mor. (Spéc.). Doctrine selon laquelle les règles de la morale émanent de la nature même de l’être humain, puisque l’être humain fait partie de la Nature en tant qu’être libre et raisonnable.

10. Péd./Psych. Conception de l’individu, opposée à l’humanisme et à son intérêt pour les caractéristiques spécifiquement humaines, qui étudie l’être humain en tant que produit de la Nature sans accorder la préséance à certaines de ses facultés.

11. Phi. Doctrine ontologique moniste postulant que rien n’existe au-dehors de la Nature, entendue au sens d’univers physique ou matériel, et niant toute existence, influence ou transcendance surnaturelle. VA A.

12. Rel. Nom donné à la religion de la Nature telle qu’imaginée par Denis DIDEROT (1713-1784), laquelle nie l’existence d’un Dieu. VA A.

A. Immanence/transcendance. Le naturalisme en tant que philosophie rejette le recours à toute intervention divine, à tout surnaturel et à toute transcendance dans l’explication du fonctionnement du monde. Le naturalisme n’exclut pas qu’il puisse exister un principe organisateur dans le monde. Il prétend cependant que, s’il existe, ce principe sera immanent. Le naturalisme s’apparente ainsi à l’athéisme. Le naturalisme considère que la nature porte en elle, de manière immanente, les principes de son organisation et que, par conséquent, toute explication scientifique des phénomènes doit faire l’économie d’un principe surnaturel. VA paradigme symbiosynergique, A.

B. Système philosophique. Le naturalisme n’est pas un système philosophique précis. Il serait plutôt une sorte de perspective sur le monde dont on sent l’influence autant en épistémologie qu’en morale que dans certains systèmes d’organisation du monde.

C. Formes. L’appellation « naturalisme » s’applique en philosophie à toute morale qui emploie le concept de « Nature » comme un guide, une référence ou un fondement de la réalité. En général, on qualifie de « naturaliste » toute philosophie de l’acception de la contingence des choses ou toute morale qui prône la connaissance et la reconnaissance des passions et des instincts auxquels est soumis l’Homme. Ainsi, la théorie stoïcienne d’adhésion à tout événement serait naturaliste tout comme le serait la doctrine épicurienne du plaisir ou encore l’art de vivre de Michel Eyquem de MONTAIGNE (1533-1592). Ce dernier avait imaginé une morale qui prescrivait la soumission bien réglée au tempérament. Cette soumission est pour MONTAIGNE le principal gage du bonheur et de la vertu. Cette conception naturaliste est illustrée par deux de ses célèbres maximes : « Nature est un doux guide » et « Suivre nature ». La doctrine naturaliste est critiquable en ce qu’elle nie la distinction des jugements de fait et des jugements de valeur et leur irréductiblité. Elle pense que des premiers on peut tirer les seconds, à l’encontre de l’interdit formulé par David HUME (1711-1776) d’obtenir des ought de is. En ce sens, George Edward MOORE (1903) a pu baptiser sophisme naturaliste les tentatives de réduction du bien à des propriétés naturelles.

D. Peinture et littérature. Le terme a été appliqué à Gustave COURBET (1819-1877) et à sa peinture réaliste (SALON de 1857). Mais il évoque surtout la doctrine d’Émile ZOLA (1840-1902) qui assigne au roman le modèle idéal de l’objectivité, visant la reproduction fidèle du réel (Le roman expérimental, 1880).

E. Romantique/scientifique. Le concept de nature a reçu diverses acceptions allant du romantisme le plus mystique aux conceptions scientifiques les plus empiristes : la polysémie des conceptions naturalistes de l’éducation doit se comprendre à partir de cette variété d’acceptions du mot « nature ».

F. Éduc. Les pratiques et théories naturalistes de l’éducation reposent notamment sur la négation du surnaturel, la proscription des questions d’ordre religieux, la valorisation de l’appréhension du réel dans ses dimensions et manifestations concrètes voire, chez Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778), sur un idéal d’éducation en conformité et en harmonie avec la Nature. VA D.



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